du collectif des précaires des festivals de cinéma.
(english version below)
Le mardi 21 mai s’est tenue à Cannes une réunion rassemblant le ministère du Travail, le ministère de la Culture, le CNC, Carrefour des festivals, le Festival de Cannes, la Quinzaine des Cinéastes, la Semaine de la critique, l’ACID, la CGT spectacle, la F3C CFDT et le collectif des précaires « Sous les écrans la dèche ».
Nous y avons réitéré notre principale revendication : l’affiliation urgente de tou.te.s les salarié.e.s de festivals de cinéma au régime de l’intermittence, le seul qui nous permettrait de vivre dignement de nos métiers. Les représentant.e.s des festivals et les syndicats défendent cette demande à nos côtés, car il en va de notre survie comme de celle des
manifestations auxquelles nous collaborons.
Malgré le constat d’urgence partagé par toutes les parties, les ministères de la Culture et du Travail ont rejeté toute hypothèse de mesure exceptionnelle pour résoudre rapidement le problème du niveau de vie des travailleurs·euses de festival. Ils ont argué que la seule voie
pour rattacher certains métiers à l’intermittence serait celle du raccordement à une branche et à sa convention collective. Ils renvoient donc la responsabilité aux partenaires sociaux.
Les ministères de la Culture et du Travail nous proposent un accompagnement afin de structurer le secteur et de le doter d’une convention collective dans les mois à venir. Cette convention collective pourrait permettre, à terme, d’intégrer à l’intermittence « certains
métiers de techniciens des festivals de cinéma ».
Sur le niveau de vie dégradé, la désertion du secteur et donc la perte de compétence, conséquences des réformes successives de l’assurance-chômage menées par leur gouvernement et ayant entraîné une baisse drastique des indemnisations entre deux contrats : rien.
Sur la réforme à venir de l’assurance-chômage qui sera adoptée le premier juillet, qui fragilise et menace encore davantage certains secteurs dont l’activité n’est pas continue et requiert des salariés compétents et disponibles sur de courtes périodes : rien.
Les parties présentes à la réunion s’engagent à suivre néanmoins ce nécessaire processus de structuration, qui va permettre de définir des grilles de salaires minimum adaptées à la taille des festivals, d’encadrer les horaires et de doter les salarié.e.s d’une couverture sociale. Mais ils demandent une mesure transitoire applicable dès maintenant pour les mois que durera cette structuration.
Les ministères du Travail et de la Culture s’engagent à « estimer l’impact économique de la couverture conventionnelle envisagée sur les budgets des festivals ».
Cette mission d’accompagnement n’est toutefois tenue à aucun résultat, et d’ici à ce qu’elle se traduise en mesures concrètes, nombre d’entre nous aurons atteint des niveaux d’indemnisation si bas entre deux contrats qu’ils auront renoncé à leur métier, privant les festivals de leurs expertises. En effet, sans assurance de rentrer dans le régime de l’intermittence au terme de cette structuration, c’est une branche morte sur laquelle risque
de se retrouver les festivals.
La réponse apportée ne nous paraît pas à la hauteur de la situation dans laquelle se trouve des centaines de travailleur·euse·s.
Nous ne renonçons pas à nos revendications.
Le collectif “Sous les écrans la dèche”
Avec le soutien de la SRF, la Quinzaine des cinéastes, la Semaine de la critique, le Syndicat Français de la Critique de Cinéma l’ACID, Carrefour des festivals – représentant plus de soixante festivals – la CGT spectacle, la F3C CFDT.
May 22 press release
from the collectif des précaires des festivals de cinéma.
Yesterday, Tuesday May 21, a meeting was held in Cannes between the Ministry of Labor, the Ministry of Culture, the CNC, Carrefour des festivals, the Festival de Cannes, the Quinzaine des Cinéastes, the Semaine de la critique, the ACID, the CGT spectacle, the F3C CFDT and the collective of precarious workers « Sous les écrans la dèche ».
We reiterated our main demand: the urgent affiliation of all film festival employees to the intermittence system, the only one that would allow us to make a decent living from our work. Festival representatives and unions are working alongside us to defend this demand, because our survival depends on it, as does that of the events we work with.
Despite the urgency of the situation shared by all parties, the Ministries of Culture and Labor have rejected any hypothesis of exceptional or transitional measures to rapidly resolve the problem of festival workers’ living standards. They argued that the only way to bring certain professions under the intermittence scheme would be to link them to a branch and its
collective agreement. They therefore put the responsibility back on the social partners.
The French Ministries of Culture and Labor are offering us support in structuring the sector, with a view to signing a collective agreement in the coming months. In the long term, this collective agreement could make it possible to integrate « certain film festival technician jobs » into the intermittence system.
On the deteriorating standard of living, the desertion of the sector and consequent loss of skills, all consequences of the successive unemployment insurance reforms carried out by their government, which have led to a drastic reduction in compensation between two contracts: nothing.
On the forthcoming unemployment insurance reform to be adopted on July 1, which further weakens and threatens certain sectors whose activity is not continuous and requires skilled employees available for short periods: nothing.
The parties present at the meeting are nevertheless committed to following this necessary structuring process, which will make it possible to define minimum wage scales adapted to the size of festivals, to regulate working hours and to provide employees with social security cover. But they are asking for a transitional measure applicable from now on for the months
that this structuring process will last.
The Ministries of Labor and Culture have undertaken to « estimate the economic impact of the planned contractual coverage on festival budgets ».
By the time it is translated into concrete measures, many of us will have reached such low levels of compensation between contracts that we will have given up our profession, depriving festivals of their expertise. Indeed, without the assurance of joining the intermittence scheme at the end of this structuring process, festivals are likely to find themselves on a dead branch.
The response we have received does not seem commensurate with the situation in which hundreds of workers find themselves.
We are not giving up our demands.
The « Sous les écrans la dèche » collective
With the support of SRF, Directors’ Fortnight, Critics’ Week, ACID, Carrefour des festivals – representing more than sixty festivals – CGT spectacle and F3C CFDT.
